Joie et bienveillance à la prière du vendredi
Camille B. Vincent
Le Soleil
(Québec) Quelque 120 personnes et des dizaines d’enfants de confession musulmane étaient rassemblés pour la prière du vendredi à la Mosquée de la Capitale. Le Soleil y était, pour constater joie et bienveillance malgré les tristes événements récents.
Plusieurs se retrouvaient pour la première fois depuis le drame. Car étant obligatoire pour tout homme musulman, la prière du vendredi est la plus importante de la semaine.
Celle de vendredi aurait pu être entachée de crainte, de haine et de tristesse. Mais les rires d’enfant et les accolades d’amis contents de se retrouver ont pris toute la place. Dès 19h, l’enceinte de la mosquée s’est remplie d’une véritable joie d’être ensemble pour vivre cette période de recueillement.
Les personnes rassemblées auraient d’ailleurs pu se méfier – et personne n’aurait pu leur en vouloir – de voir arriver une inconnue, soit l’auteur de ces lignes, dans leur lieu de culte à l’heure de la prière. Au lieu de cela, les sourires bienveillants ainsi que les invitations à assister à la prière et à demeurer sur place jusqu’à l’heure du couscous fusaient de partout.
Après la prière, plusieurs intervenants ont pris la parole afin de commenter l’attaque de dimanche. Parmi eux, deux hommes qui se trouvaient à la grande mosquée de Québec au moment du drame, un imam venu de Toronto pour apporter son soutien à la communauté, et des jeunes musulmans traitant de leurs réactions devant cet acte d’islamophobie. Une soirée de témoignages dirigée par le jeune imam Abdel Kabbouch.
Comment expliquer ce sentiment généralisé d’amour se dégageant de la Mosquée de la Capitale à peine cinq jours après la fusillade? «Au fond de nous, il y a de la tristesse, mais à l’extérieur, c’est l’espoir et l’importance d’être unis et solidaires dans l’amour et la fraternité», explique Abdel Kabbouch. Et ça se ressent en présence des jeunes de 7 à 9 ans Fatima, Rokaya, Ghita, Lina et Dia, à qui Le Soleil a demandé si les récents événements les rendaient craintives. Non, ont-elles répondu d’une même voix, l’une d’entre elles profitant de l’occasion pour faire un tour de magie.
La source : LeSoleil